Récit de la Consécration de la cloche en 1723, Par JP Chanial , Petit Saint-Martinois 2001.
Extrait des Archives communales, série GG1.
Le 3 juillet 1723
Consécration de cloche
L’an mil sept cent vingt trois du Consulat de Monsieur Jean Louis Pourpe d’Iripis, après avoir été deux ans et demi sans cloche dans cette paroisse, celle que nous avions s’étant cassée en sonnant la Sainte Messe le dimanche, jour des Rameaux.
On nous a enfin apporté une plus grosse et augmentée selon l’ordre de Monseigneur Notre Archevesque et de Monseigneur le Marquis de Brancas, Lieutenant général des armées du Roy, son vassal et commandant en Provence, qu’avec la permission de nos supérieurs nous avons bénite et consacrée solennellement selon les rites et formes de la Sainte Eglise Romaine ce iourdhuy troisième du mois de juillet sus dit, an, assisté de de messire François Bourran, présent l’abbé Bourran prestre l’invocation de Saint Blaise patron de cette paroisse qu’est le nom que le dit le sieur Pourpe comme parrain luy impose en l’appelant Saint Blaise, voix de Dieu en foi de quoy nous en aurons dressé les présentes dans ces registres, pour servir de mémoire à la postérité et nous sommes soussignés ce jour et an mil sept cent vingt trois. Signé : Roche Curé, JL Pourpe, Bourran prestre Consul et parrain, Ollivier Curé.
La cloche de l’Eglise, au cours des siècles, a rythmé les évènements marquant de la vie de nos prédécesseurs. Jusqu’à l’arrivée des moyens de communication moderne, c’était elle qui annonçait les naissances, baptêmes, communions, mariages et décès, "une cloche sonne, sonnes, sonne ...", comme le dit la chanson ; mais aussi les rappels de l’obligation à participer à la messe et aux vêpres du dimanche et aux grandes fêtes catholiques, Pâques, Pentecôte, Noël et autres :
L’angélus qui annonçait la prière du soir, qui demandait aux fidèles de se recueillir à la fin de leur dure journée de labeur.
Le tocsin qui avertissait les habitants des villages des déclenchements des grandes catastrophes, guerres et grande peste ou autres tremblements de terre.
Nous pouvons remarquer l’importance de la cloche de nos villages et certainement le désarroi des habitants de Saint-Martin qui n’avaient plus de repères depuis avril 1721, date de l’arrivée à nos portes de l’épidémie de grande peste de Marseille, au trois juillet 1723, grand jour de la consécration par les notables catholiques du village.
Jean Paul Chanial, Petit Saint-Martinois, octobre 2001